La chimie du végétal fait sa rentrée

2015/09/14
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La chimie du végétal fait sa rentrée

Grâce à l'Association chimie du végétal (ACDV) créée en 2008, et le pôle de compétitivité Industries et Agroressources (IAR), qui a fêté ses dix ans, la chimie du végétal a fait du chemin sur la décennie qui vient de s'écouler. C'est en tout cas le constat dressé par Christophe Rupp Dahlem, président de l'ACDV, lors d'une réunion de l'AJE (Associations des journalistes de l'environnement). En chiffres, la chimie du végétal pèse aujourd'hui 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires et emploie 23 000 personnes. Quant à la part de la biomasse dans les achats de l'industrie chimique, elle est attendue à 20 % en 2020, contre 10 % en 2010.

« Bientôt une feuille de route sur la bioéconomie »

De nombreux produits ont été lancés sur le marché ces dernières années. Thierry Stadler, président du pôle IAR, a cité les trois grands segments les plus actifs : les biomolécules (tensioactifs, lubrifiants ou intermédiaires chimiques), les bioplastiques ou agromatériaux et les protéines et autres ingrédients alimentaires. Guy Noël Sauvion de Solvay, spécialiste de l'analyse de cycle de vie, a évoqué les importants progrès réalisés dans son domaine, ainsi que la réglementation qui avance à grand pas. Une norme européenne sur les produits biosourcés est attendue d'ici à la fin de l'année. Elle a été développée sur la base des travaux entamés au sein de son groupe de travail à l'ACDV.

Deux grands instituts de transition énergétique (ITE) ont aussi vu le jour : Pivert sur la bioraffinerie des huiles, et Ifmas dans les biomatériaux. Dans les mois à venir, Thierry Stadler a expliqué que le concours mondial de l'innovation devrait pouvoir sacrer six ou sept projets stratégiques encore confidentiels, en vue d'une industrialisation.

La loi sur la transition énergétique, récemment adoptée et dont on attend les décrets d'applications, devrait, quant à elle, inciter à l'usage de sacs de fruits et légumes biodégradables et biosourcés, dès 2017, dans les supermarchés. Une opportunité pour localiser une production de sacs en bioplastique sur le territoire français, au lieu d'une importation de sacs asiatiques en polyéthylène d'origine fossile. La loi devrait aussi contribuer à mettre en place une préférence pour les produits biosourcés dans les achats publics.

En parallèle, l'Europe bouge aussi. On peut rappeler la récente mise en route du PPP BBI, un partenariat public privé qui contribuera à injecter 3,8 Mrds €, dont 1 Mrd € d'argent public, dans l'aide à de premières unités industrielles. Ceci pour contrer la compétition de pays très attractifs pour attirer les premiers investissements de sociétés innovantes, à l'image de la Malaisie ou du Canada.

En résumé, les projets et réalisations sont si foisonnants qu'il est parfois difficile de s'y retrouver. C'est pourquoi Christophe Rupp Dahlem se félicite d'une initiative interministérielle qui vise à rédiger une feuille de route française sur la bioéconomie.

Pour finir, il s'est exprimé sur la baisse du cours du pétrole qui peut être perçue comme un mauvais signal pour la compétitivité des produits biosourcés. « Avec la baisse du cours du pétrole, il sera de plus en plus difficile de remplacer des commodités d'origine fossile par des équivalents biosourcés. C'était déjà très difficile en France et en Europe et c'est pourquoi les acteurs se sont orientés vers la chimie de spécialité », a-t-il déclaré. Et d'ajouter qu'« à terme, le prix du pétrole va remonter et nous gagnerons dans la durée ».

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