2015/06/06
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La Sardaigne est vouée à se couvrir petit à petit de champs de chardons. C'est en tout cas le souhait de Matrica, coentreprise entre Novamont et Versalis. Leur site de production de Porto Torres monte petit à petit en puissance et requiert de plus en plus de chardons, sa matière première.
Tout commence avec la culture de cette plante, connue plus comme une « mauvaise herbe » que pour sa culture intensive. Et pourtant ce sont notamment ces conditions de cultures qui ont séduit Novamont. La société a identifié le chardon pour ses propriétés de cultures sur le sol de Sardaigne, sans eau et avec peu d'intrants. « La seule façon de tuer les chardons, c'est d'avoir trop d'eau » , souligne Catia Bastioli, p-dg de Novamont.
L'utilisation d'un insecticide deux à trois fois par an permet par ailleurs de lutter contre une catégorie d'insectes qui s'attaquent aux graines, recherchées par Matrica, confie Paolo Sgorbati, agronome de Novamont. La société travaille ainsi avec une cinquantaine d'agriculteurs locaux pour la culture de cette plante pluriannuelle qui peut pousser six années de suite.
Pour la 4e année consécutive, les agriculteurs sardes s'apprêtent à récolter sur les champs de chardons, à l'aide de machines développées spécialement pour cette culture atypique, selon Catia Bastioli. Et les surfaces cultivées ne cessent d'augmenter. Si en 2015 elles seront de 500 hectares, elles pourraient atteindre 4 000 ha en 2016-2017, selon Paolo Sgorbati.
La phase suivante, visant à atteindre 10 000 ha, dépendra de cette première étape. L'objectif est de cultiver 15 000 à 20 000 ha de chardons pour atteindre la pleine capacité de l'usine Matrica, selon Luigi Capuzzi, directeur de recherche de Novamont.
